Acklins Island
Après une navigation de 16 h depuis Cuba, nous arrivons le 1er avril à la première étape de notre mois aux Bahamas : Acklins Island. Et la plage paradisiaque devant laquelle nous mettons l’ancre porte bien son nom : Sugar Bay. Un paysage à couper le souffle. Nous sommes heureux de retrouver le calme des plages désertes et la liberté d’aller où bon nous semble après nos 15 jours à Cuba.
Le sud des Bahamas est vide. Nous sommes le seul bateau au mouillage de cette petite île de sable blanc. Après avoir ancré, mis nos palmes, masques et tubas, tout le monde saute à l’eau pour partir à la nage explorer l’île. L’eau est transparente et claire comme dans une piscine, mais celle-ci fait des centaines de mètres de longueur et de largeur. Entre le bateau et la plage, nous rencontrerons une magnifique raie et de jolies étoiles de mer colorées. Les coraux sont de toutes les couleurs. Les enfants s’amusent à ramasser des dollars des sables. Ces coquillages sont magnifiques et je crois qu’à force de ramasser tant des trésors à chaque plage depuis la Martinique, les cales de Comalvi ne seront pas suffisantes pour remmener toutes les trouvailles des enfants en France !
Deux jours plus tard, nous changeons de mouillage et partons direction Fish Cay, plus au nord, où nous passerons trois jours à nouveau seuls au monde. Au programme école le matin, baignade, plongée, bouée tractée et exploration de l’île devant laquelle nous avons jeté l’ancre, et où des iguanes nous ont gentiment escorté toute notre ballade. Certains de grandes tailles étaient presque intimidants.
Long Island
Après une semaine dans les îles désertes de l’est des Bahamas, nous levons l’ancre direction Clarence Town. L’objectif est de trouver quelques produits frais, car le frigo commence à être vide, mais aussi de réparer un hublot cassé, et trouver le problème de nos panneaux solaires qui rechargent mal les batteries depuis quelques semaines maintenant.
Nous y retrouverons également nos amis lyonnais Delphine et Ludo, et leur fille Marilou en tour de l’Atlantique également, et que nous avions quitté aux Tobago Cays. Grâce à eux nous avons des photos de notre famille sur Comalvi…
Reprise du rythme habituel : session bricolage le matin pour Gerault, et école pour les enfants avec leur maman-maîtresse, puis plage, paddle, ballade l’après-midi.
Nous allons visiter le petit village de Clarence, qui compte… 86 habitants. Je suis d’ailleurs assez surprise par les Bahamas dans le sens où l’inconscient collectif associe ces îles au tourisme de masse, gros ressorts, etc. Et ce que nous découvrons depuis notre arrivée, ce sont plutôt des îles paradisiaques désertes, et parfois un petit village. Mais rien de ressemblant au tourisme de masse. C’est sans doute lié à la magie du bateau qui nous permet d’aller où nous le souhaitons, et pas seulement dans les îles de l’ouest, sans doute plus touristiques car proches des États-Unis.
Dès notre arrivée au port, les pêcheurs locaux, au look et à l’accent américain, nous préviennent qu’il y a des requins bouledogues, nourrices et citrons dans la marina, nous déconseillent de nous baigner proche du port, et nous disent de ne pas mettre les mains dans l’eau quand nous nous déplaçons en annexe. Ambiance ! Pour nous impressionner, ils jettent leurs restes de poisson dans l’eau. Un requin approche, puis deux, trois, une dizaine. Des requins déchaînés cherchent à attraper les morceaux de chair de poisson. Cette scène est impressionnante, et je ne suis pas rassurée de voir les enfants au bord du ponton, d’autant plus que les pêcheurs me disent de les éloigner du bord. Ce n’est vraiment pas le moment de tomber à l’eau.
Le lendemain, après la réparation du hublot (merci Ludo pour ton aide), nous partons à la plage pour un peu de snorkeling. Et après avoir vu tous ces requins la veille, la baignade est particulière : pour la première fois depuis notre départ, nous savons de manière certaine que nous pouvons en croiser. Et pas seulement les grands, mais presque inoffensifs requins nourrices ou citrons, des requins bouledogues, ceux qui sont responsables des attaques mortelles à la réunion.
Les enfants et moi restons pas loin du bord, mais Gerault, lui, part tranquillement chasser. Il veut rapporter des langoustes pour le dîner. Au bout d’une trentaine de minutes, je l’entends crier au loin. Mais à plus de 300 m du bord, je n’entends pas ce qu’il dit. Ludo, qui a déjà son annexe à l’eau, le rejoint rapidement. J’espère que ce n’est pas à cause de requins qu’il appelle. C’est donc avec joie (et soulagement) que nous le voyons tous revenir avec une énorme langouste, la plus grosse que nous ayons vue ou mangée depuis notre départ. Le dîner s’annonce sympathique !
Après trois jours à Clarence, nous partons direction le sud-ouest de l’île de Long Island, et mouillons derrière le cap Santa Maria. Après l’école, nous partons sur la plage avec les enfants. Je crois que je ne me lasserai jamais de ces plages désertes et paradisiaques. Les images des enfants jouant dans cette eau si claire resteront gravées dans ma mémoire à jamais. Les paysages me semblent parfois irréels tellement ils sont beaux.
Après deux jours sur place, nous partons en direction de Dove Cay, mais un grain nous surprend avec des pointes à plus de 30 nœuds. Loin des côtes, et avec des secs un peu partout, nous jetons l’ancre. L’avantage aux Bahamas, même si cela peut être un danger également car il faut naviguer à vue, c’est que les fonds sont peu profond quasiment partout. Nous sommes donc ancrés par deux mètres de fond au milieu de nulle part.
Après plusieurs heures d’attente et un temps toujours incertain, nous nous rapprochons des côtes pour passer la nuit. Mais les courants sont forts et le bateau n’arrive pas à se caler face au vent. Nous irons finalement jeter l’ancre à Calabash Bay après une demi-journée de pluie, ce qui ne nous était pas arrivé depuis de longs mois. La température extérieure est à 23, l’eau est à 28 !
Great Exuma
Deux jours plus tard nous partons en direction de Georges Town, qui est une petite ville d’environ 1 000 habitants située sur l’île de Great Exuma. Elle fut appelée ainsi en l’honneur de Georges III. L’immense baie de Georges Town est l’un des endroits les plus populaires pour les plaisanciers. Je trouve qu’elle ressemble au mouillage de Sainte-Anne en Martinique, mais avec une eau beaucoup plus claire. L’ambiance entre les plaisanciers est très conviviale.
C’est la première ville digne de ce nom depuis notre arrivée aux Bahamas, nous pouvons donc faire notre clearance d’entrée au bureau de l’immigration. Après avoir payé 360 US$, nous voici officiellement autorisés à naviguer aux Bahamas. Il était temps. Sitôt revenus sur Comalvi nous hissons notre pavillon des Bahamas à la place du pavillon jaune.
À ma grande joie, je découvre qu’il y a une laverie dans la ville, accessible à pied du ponton des annexes. Je vais donc enfin pouvoir laver nos draps, serviettes et linge sale accumulés depuis plusieurs semaines. Nous faisons également un gros avitaillement en produits frais. Les prix ici sont délirants : 12 dollars un sachet de gruyère, 15 dollars un ananas, 8$ une bouteille d’eau minérale. Je vous laisse deviner le montant de la note à la caisse…
Le dimanche, nous assistons à la messe des Rameaux à l’église Sainte Thérèse. La procession dans la rue est faite avec des branches de palmiers. Les rameaux de l’année prochaine vont nous sembler moins exotiques…
Le lendemain, en face de Georges Town, sur l’île de Stocking Island, les enfants se baignent avec les raies « apprivoisées » par le cuisinier du bar à conques qui longe la plage. À force de jeter ses déchets de conques à l’eau, les raies se sont habituées à venir manger à cet endroit. Elles sont des dizaines à nager dans l’eau et à se laisser caresser par les enfants. Quel moment magique pour eux.
Pour le dîner, nous emportons de la salade de conques, assaisonnée de poivrons, oignons, et citron. C’est un régal !
Le mardi 19 avril, nos amis Hugues et Olivia arrivent sur Comalvi, et resteront une semaine avec nous jusqu’à l’île de Staniel Cay. Ils nous apportent entre autre du saucisson, du fromage et du vin français. C’est fête à bord !
Lee Stocking Island
Le lendemain, nous partons pour une nav de 20 nm en direction de Lee Stocking Island, une île privée où nous avons prévu de voir les ruines d’un centre océanographique américain abandonné. C’est enfait un ensemble de bâtiments complètement laissé à l’abandon avec les meubles, les infrastructures. Les enfants ont les sentiments d’être les explorateurs d’une citée perdue : ils regardent dans chaque pièce et encore une fois trouvent des trésors, en l’occurrence des pochettes en cartons qu’ils remmènent avec bonheur sur le bateau. Les petits bonheurs simple de la vie d’enfant. Ils savent se réjouir d’un rien. C’est peut être ça la secret du bonheur!
Après l’exploration, nous allons jeter l’ancre plus à l’ouest, par 1 m 50 de fond, en face d’une magnifique plage de sable blanc. Gerault en profite pour changer les pales des hélices de Comalvi que Hugues lui a apporté.
Rudder Cut Cay
Après une bonne nuit de sommeil, nous remontons jusqu’au mouillage de Rudder Cut Cay et partons découvrir en annexe les grottes qui longent la plage. Les enfants terminent l’après-midi en faisant du paddle tracté, leur jeu favori depuis notre arrivée aux bahamas.
Little Farmer’s Cay
Cette petit île est souvent décrite comme la Polynésie des Caraïbes. En effet après une navigation d’une ou deux heures, nous jetons l’ancre au milieu d’une eau limpide et turquoise. Nous partons visiter l’île à pieds, et découvrons un bar le long du petit port où nous sommes ravis de capter un wifi. Le village semble presque abandonné, nous croiserons moins d’une dizaine de personnes. C’est néanmoins très agréable de pouvoir se dégourdir les jambes.
Staniel Cay
Nous passerons ensuite trois jours à Staniel Cay. Ce petit village coloré est charmant, et l’ambiance du Yacht Club qui se situe à côté du port est très familiale. Nos enfants jouent au billard avec d’autres enfants de plaisanciers américains. Nous jetons l’ancre à une centaine de mètres de la petite marina pour pouvoir assister à la messe de Pâques le lendemain. Après la célébration, nous partons direction le port où Victoire, Alix et Maxime jouent avec les requins nourrices « at your own risk » comme l’indique le panneau qui surplombe la marina.
Vers 16 h nous partons tous ensemble sur une minuscule île de quelques centaines de mètres carrés, pour organiser la chasse aux œufs des enfants. Je crois qu’à ce moment là nous aurions put recevoir le diplôme des meilleurs parents : nous avons en effet trouvé des Kinder que nous cachons depuis plusieurs jours dans le frigo de Comalvi pour éviter qu’ils fondent. Côme est tellement content qu’il mange son kinder…avec l’emballage en aluminium, tellement il veut le dévorer rapidement après l’avoir trouvé derrière un rocher.
Gerault part chasser et nous remmène une langouste pour le dîner.
Le lundi, nous changeons de mouillage pour aller quelques miles plus au nord sur l’île de Big Major Spot : la fameuse île habitée par des cochons sauvages.
En plus des cochons sur la plage, ce sera pour nous l’occasion de nager avec les requins qui passent régulièrement autour de Comalvi. Parfois un, deux et jusqu’à quatre requins occupent les après-midi de Maxime, Alix et Victoire. Ils sont comme nous à la fois apeurés et excités de nager avec eux.
Mercredi, Hugues et Olivia nous quittent pour rentrer en France. Ils nous ont permis de réaliser que le retour ne serait pas si difficile : la famille et les amis, c’est la vie non ?
Compass Cay
Le Rachel Bubble Bath, situé au nord de l’île de Compass Cay, est comme une piscine naturelle entourée de paroies rocheuses, et entre lesquelles les vagues de la mer entre en écume en faisant un bruit sourd. Nous y accédons après une marche d’une quinzaine de minutes le long d’un ruisseau d’eau de mer où les enfants ramassent des coquillages. La baignade est agréable, et cela change nos habitudes : c’est comme un bain bouillonnant. Après notre ballade, petite session de wakeboard et paddle tracté. Merci à Ludo pour les photos…
Shroud Cay
L’île de Shroud Cay est coupée en deux à marée haute par un canal d’eau de mer naturel entouré de mangrove. Pour accéder à l’autre côté de l’île, il faut donc rentrer dans la mangrove de palétuviers par ce canal naturel qui est accessible uniquement en annexe. Il y a à la plupart des endroits moins d’un mètre de fond. Les paysages sont magnifiques, cela ressemble étrangement à l’archipel des Aves mais sans les oiseaux. Nous croiserons par contre plusieurs tortues, un bébé requin nourrice et un bébé barracuda. Après une vingtaine de minutes de remontée en annexe, le cour d’eau fini sa course dans un magnifique lagon où l’eau prend des teintes d’un bleu-vert magnifique. Je crois que j’imagine le paradis comme cet endroit. Tout est paisible, la nature est si belle et harmonieuse.
Norman’s Cay
Après une navigation de 4 nm nous arrivons au sud de l’île de Norman Cay. Cette île est paraît-il un incontournable des Bahamas pour deux raisons :
- ce fut le repère de Carlos Leigher, l’un des plus gros trafiquant de drogue de l’histoire, et les ruines du village du cartel sont encore visibles aujourd’hui,
- une épave d’avion DC3 se situe à quelques mètres de fond après un crash, et nous avons prévu d’emmener les enfants la découvrir en snorkeling. La légende raconte que l’avion trop chargé de drogue c’est écrasé juste après son décollage.
Sitôt arrivés nous jetons l’ancre à quelques mètres de l’épave. Palmes, masques et tubas, tout le monde s’équipe et nous voilà partis pour deux bonnes heures à nager autour de l’épave. C’est fascinant, on se croirait dans un film. L’avion est en assez bon état pour que nous puissions voir ses ailes, son cockpit, et son arrière. Seul le milieu est éventré, mais cela nous permet de rentrer à l’intérieur. Un barracuda de plus de deux mètres nous suit de loin, et une multitude de poissons nagent autour de nous.
Le lendemain matin nous partons voir les vestiges du village de Carlos Leigher.
dernière photo drone prise sur internet
Nassau
Après une navigation de 40 nm au moteur, nous arrivons à Nassau le samedi 27 avril vers 21h30 pour assister à la messe le dimanche matin. C’est étrange d’arriver dans une vraie ville après un mois au Bahamas, et où nous avons finalement vu que des îles désertes et quelques villages. Nous n’avions pas vu d’immeubles depuis longtemps.
Nassau est une ville moderne de 250 000 habitants . La ville est coupée sur l’île de New Providence et fait face à l’île de Paradise Island, et qui sont reliées entre elles par deux immenses ponts. La ville a une architecture spécifique, mélange de style colonial et européen, et à longtemps été un repaire de pirates, notamment le célèbre Barbe Noire. La célèbre pirate Anne Bonny passa également par Nassau. La température ne descend jamais en dessous de 17 degrés et ne dépasse pas les 31 degrés, ce qui en fait une destination particulièrement prisée des touristes américains, Miami étant à 30 min de vol environ de Nassau.
Après la messe à l’église du Sacré Cœur, à 20 minutes à pieds de la marina, nous partons faire un repérage pour notre avitaillement et les diverses réparations à faire sur le bateau, avant notre départ pour les Bermudes semaine prochaine.
Le mercredi nous emmenons les enfants visiter le musée des pirates, le fort Fincastle qui domine Nassau, et faire un tour sur Paradise Island.
Jeudi 2 mai nous sommes prêts à partir et nous attendons une fenêtre météo favorable. Les cales sont pleines (la bouteille de champagne pour l’arrivée est au frais), le bateau est propre et rangé et les diverses réparations sont faites. Nous partons pour le début de la transat soit 5 jours en mer pour les Bermudes, ou nous faisons un stop éclair pour récupérer Vianney, notre super équipier de la transat aller, puis 20 jours en mer pour continuer vers les Açores.
Si certains d’entre vous ont l’envie de nous « encourager » pendant cette traversée vous pouvez nous envoyer un message sur le téléphone satellite :
- Par sms : +881652420998, puis votre message. Attention les messages sont en hors forfait. (texte pas trop long sinon cela ne charge pas, pas d’images ni smileys).
- Pour les textes ou nouvelles plus longues, envoyez votre message par mail à l’adresse gverny@myiridium.net (juste du texte, pas d’images, et c’est gratuit).
Vous pouvez suivre le tracking du bateau, actualisé toutes les heures, dans la rubrique « où sommes nous » du blog.
Nous penserons particulièrement à Louise, notre nièce, qui fait sa première communion le 5 mai, à Papily, le papa de Gerault, qui fête son anniversaire le 7 mai, à Arnaud et Aimée chaque jour, et à Orianne, notre belle sœur qui ne devrait pas tarder à accoucher, on espère ne pas louper le D-Day…
Dimanche 5 mai la fenêtre météo se confirme pour le mercredi 8. Next stop les Bermudes où nous espérons arriver le 12 mai, puis les Açores fin mai. Go go go !!!
Que c est agréable de vous lire, on a l’impression d’être avec vous!!! Bonne traversée les amis, prenez soins de vous. 😘
Merci de nous faire partager tant de beauté et d’endroits où nous n’irons jamais. Bravo pour votre courage et je pense que les enfants vont rentrer avec des souvenirs plein la tête qu’ils n’oublierons jamais. Belle expérience et bonne continuation. Bises
Je pense fort à vous!! Merci pour cet article et ces photos juste dingues!!! Plein de bisous
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