Petites nouvelles un peu tardives depuis le 1er décembre.
Après notre départ, au large des Canaries, j’ai glissé de tout mon long sur le sol après le nettoyage du cockpit à grande eau, devant Gerault et les enfants médusés. Horrible douleur au genou et pied droit. Après quelques heures de nav arrêt au port le plus proche sur l’île de Gran Canaria. Direction les urgences où je passe assez vite des radios. Verdict : j’ai le métatarse fissuré. 3 semaines de béquilles minimum dont deux avec une botte immobilisante. Et j’ai surtout horriblement mal. Impossible de poser le pied par terre. Nous sommes dépités.
Je ne vais pas vous raconter ici la soirée de prise de tête et la réalisation des multiples scénarios du « on continue quand même » (assez déraisonnable), au « Gerault continue seul » (ce que j’aurais souhaité tout en n’imaginant pas trop comment gérer les enfants pendant 3 semaines avec le vol en avion, mes béquilles, les valises), à « on attend un mois aux Canaries » (ce qui aurait écourté de deux mois notre périple aux Caraïbes, et on ne va pas se mentir c’est ce que nous attendons le plus, la transat étant un challenge nous y emmenant).
Bref il a fallu trancher et nous avons fait le choix de partir tous ensemble attendre notre Comalvi en Martinique, le temps de ma convalescence, en espérant que tout se remette en place tranquillement pour continuer notre périple. Cela a été un vrai deuil pour nous tous. Comme nous ont dit les enfants sur le ponton du port en regardant s’éloigner Comalvi : « on a l’impression que c’est un membre de notre famille qui s’en va ».
Nous gardons cependant un très bon souvenir des Canaries. Nous avons été surpris par la beauté des îles, et la gentillesse des habitants. C’est vrai qu’après 15 jours sur les côtes marocaines, nous avons eut le sentiment de retrouver un univers plus connu dans le sens plus « occidental ».
Mais nous avons adoré également, car pour tous les amateurs de voile, l’ambiance au port y est très particulière. En effet, la plupart des bateaux qui s’arrêtent ici préparent leur transat. Chacun arrive avec son histoire, son parcours, ses quêtes, et les gens se parlent et se dévoilent avec une simplicité déconcertante. « D’où tu viens ? Où tu vas ? Comment ? ». Nous avons l’impression de faire partie de la même famille, celle des « voileux » comme on dit. Certains sont sur leur bateau depuis plusieurs années, seul, en couple, en famille. D’autres viennent seulement aux Canaries pour la transat, véritable challenge. Il y a des riches, des pauvres, des voiliers flambants neufs qui valent des fortunes, d’autres rafistolés de tous les côtés. On entend parler toutes les langues. Il y a une bienveillance et une curiosité mutuelle assez extraordinaire. Nous retrouvons également des familles (nous en avions rencontrés seulement deux le long de notre descente de Port Saint Louis aux Canaries : l’équipage de Kissanga à PSL et l’équipage de Mia à Tanger qu’on embrasse bien fort). Il fait beau, chaud, la température ne descend pas en dessous de 20 degrés, les enfants se baignent. Un avant-goût du paradis ?
Il y a aussi ici une multitude de personnes qui cherchent à embarquer sur un voilier, en tant qu’équipier, cuisinier, ou simple membre d’équipage pour aider dans les quarts. Il y a dans chaque boutique de voile ou bar du port des dizaines d’annonces… ( une transat se fait rarement seul ou à deux, ne serait ce que pour des raisons de sécurité. Pour notre part nous avions à bord Camille et Fiona, trouvées grâce à labourseauxequipiers.com). Puis Vianney, qui s’est présenté au ponton alors que nous venions de décider de ne pas traverser. Il a eut 10 minutes pour revenir au bateau avec son sac avant le départ. C’est ce qu’on appelle savoir saisir sa chance!
Comalvi nous a rejoint dans la nuit du 23 au 24 décembre après 17 jours de transat. Joli cadeau d’anniversaire pour Gerault. Et merveilleux cadeau de noël pour nous tous. Nous avons suivi sa route chaque jour, pour ne pas dire chaque heure.
À nous les Caraïbes maintenant, des îles Grenadines où nous irons dès la semaine prochaine, jusqu’aux Bahamas, avant la transat retour. Sacré terrain de jeu pour 6 mois, nous avons hâte de tout découvrir.
Merci à tous ceux qui nous on envoyé des mails ces derniers jours, nous les découvrons avec plaisir et émotion en récupérant le téléphone satellite.
Belle fête de Noël et merveilleuse année 2019 à tous…
Quel bonheur de lire vos aventures !
Nous vous souhaitons une belle et Sainte année 2019 !
Et bon rétablissement à toi Jeannette…
On vous embrasse
Famille Greco
Auteur/autrice
Merci Angéle pour ton super gentil message. Comment allez vous? Bises à toute la family de la part de nous tous