C’est donc mardi 28 mai au matin que nous voyons au loin la terre des Açores, après 19 jours de mer depuis les Bahamas, entrecoupés d’un stop de 48h aux Bermudes.
En toute honnêteté, je pensais pleurer de joie en voyant la terre, mais c’est plutôt avec étonnement que je vois les îles grossir au loin. Le paysage est tellement différent de tout ce que nous avons vu depuis notre départ : tout est très vert, et l’air, bien que d’une température avoisinant les 20 degrés, est frais et chargé d’humidité. Pas de doute, nous avons quitté les Caraïbes !
Grâce aux Sea You arrivés le matin même, nous avons eut un accueil magique : corne de brume et autres sifflets. Victoire allume une torche à main, et nous entrons ainsi en toute discrétion dans le port. C’est en effet une grande frustration de beaucoup de marins : personne n’attend et accueille la plupart des bateaux qui arrivent de transat. Vous avez l’impression d’avoir fait quelque chose d’incroyable, et vous arrivez dans le calme le plus complet, vous jetez l’ancre, comme si rien ne s’était passé. Merci donc aux Sea You pour cet accueil incroyable et remarqué.
Ce fut à notre tour un grand bonheur les jours suivants de guetter les bateaux qui entraient dans le port, pour savoir si ils arrivaient de transat ou non. Ces bateaux sont simples à reconnaître : équipage à la mine fatiguée mais souriante, souvent en veste de quarts, bateau en bazar, gréement usé voir déchiré. Et c’est à coup de grands bravos et applaudissements que nous les accueillions dans le port à notre tour.
Les Açores sont un archipel portugais de neuf îles perdues au milieu de l’atlantique, coté Europe cette fois, à une distance de 700 nm de Madère et 900 nm de Lisbonne. Horta est la ville principale de l’île de Faial. Elle est celle qui offre de loin les meilleurs équipements pour les bateaux de plaisance ce qui en fait un des ports favori pour l’arrivée d’une transatlantique. L’île fait 22km par 15, il y a 16000 habitants qui vivent de l’agriculture et du tourisme.
À Horta, nos journées ont été principalement occupées par la récupération « post transat », les ballades dans le port et la jolie ville, les discussions et visites des bateaux voisins (dont un classe 40 ce qui a passionné les enfants), et les soirées animées au Café Peter, où les marins se retrouvent pour boire et chanter. Encore de bons moments avec nos amis de Sea you, la vie semble si douce dans un port après 19 jours de mer.
Mes parents nous rejoignent à Horta le 1er Juin, et c’est avec joie que nous les attendons de pieds fermes au petit aéroport qui longe l’océan. C’est émouvant de voir comme les enfants les retrouvent avec naturel et simplicité, comme si nous nous étions quittés hier.
Au programme des prochains jours, excursion en zodiac pour aller voir les baleines, nombreuses autour des îles, et ascension du mon Pico sur l’île voisine, qui a une altitude de 2 351 m, ce qui en fait le point le plus élevé du Portugal.
Nous attendons la bonne fenêtre météo pour partir avec mes parents en direction de Madère. Apres quelques jours d’attente nous confirmons notre départ pour le vendredi 7 juin.
Nous nous mettons donc au travail pour honorer la tradition : laisser une trace de notre passage à Horta en dessinant sur les murs du port notre « blason ».
C’est avec émotion que nous allons donc quitter les Sea You, qui eux repartent pour leur Bretagne adorée, et nous organisons un dernier apéro en « marins », je suis sure qu’il y en aura de nombreux autres en tant que « terriens ».
Merci les Sea you pour tous les bons moments passés à vos cotés.
Bye Horta, merci de nous avoir ouvert les bras après la transat. Nous partons désormais découvrir Madère, avant de retrouver la Méditerranée.