Deux mois que nous sommes arrivés de transat, et je reprends seulement mes articles de blog. Cette expérience a été tellement intense, la plus forte de ma vie je crois. Les mots sont difficiles à trouver, mais Gerault en a résumé l’essentiel dans ses journaux de bord et ceux ci m’émeuvent à chaque relecture. Quelle expérience de pouvoir compter les uns sur les autres de manière si forte, quelle expérience que le « go » du départ, apprendre à dompter et respecter cet océan si grand. Nous avons traversé l’océan atlantique à la voile. C est pas fou ? Je ne réalise toujours pas je crois. Et c’est seulement en regardant sur une carte que la distance parcourue me saute aux yeux…. Il y a moins de 2 ans nous stressions de faire notre nav continent corse, soit moins de 24h de mer !
Vous trouverez dans cet article un résumé plus général ainsi que quelques photos triées sur le fil car j’en ai au final prit très peu.
Les plus belles images sont dans nos têtes et nos cœurs.
Notre transat aura duré 19 jours, avec un départ de Marsh Harbour, sur l’ile de Great Abaco Island aux Bahamas, et une arrivée à Horta, sur l’ile de Faial dans l’archipel des Açores. Soit une distance de 2716 milles nautiques, entrecoupés d’un stop de 48 heures aux Bermudes pour récupérer notre super équipier Vianney.
Nous sommes partis le 7 mai des Bahamas, avec des prévisions météo plutôt bonne niveau vent (force et orientation), mais plutôt mauvaise niveau houle (2 m, de trois quart avant). Or, concernant l’équipage de Comalvi, la houle est notre pire ennemi : mal de mer, houle qui tape sous le bateau etc. Alix nous le rappelle bien avant chaque départ : si il y a une houle de plus de 1m50 je ne part pas !
Malheureusement il faut faire des choix, et le vent reste notre meilleure allié pour avancer vite, et donc éviter les dépressions si terribles de l’atlantique nord.
Pour cette traversée nous sommes 3 équipes de quarts : Victoire, souvent accompagnée par Alix et Maxime de 8h à 23h (Gerault reste en veille mais cela lui permet de rester à l’intérieur pour lire ou regarder un film, sans être en veille active). Il prend le relai de 23h à 2h, et je termine la nuit de 2h au lever du soleil, ou de Côme.
Ces six jours de mer jusqu’au Bermudes ont été vraiment éprouvants : houle très désagréable, nuit courtes avec beaucoup de réglages de voiles. Les enfants ont néanmoins été hyper positifs, grâce à l’aide de plusieurs poses « pringles » par jour dans le cockpit pour prendre un peu l’air, et quelques bricolages quand on arrivait à se déplacer sans « ramper ». Il était impossible pour eux d’utiliser le trampoline, qui est pourtant un de leur espace de jeu favori, à cause des vagues qui recouvraient quasi incessamment le cockpit. Les températures étant encore douces les tee shirt sont encore de mise. Mais on commence tout de même à voir nos différences de résistances : Gerault en tee-shirt, et moi je commence à sortir les pulls, surtout après plusieurs nuits pourries.
Vidéos en cliquant sur les liens suivants : IMG_9846 et video bahamas bermudes
Le 13 mai au matin terre en vue. Nous apercevons les Bermudes à l’horizon. Nous jettons l’ancre dans la baie de Georges Town en fin de matinée avec la sensation d’être au milieu de nulle part.
Les Bermudes sont un archipel britannique situé dans l’océan Atlantique Nord, à 600 nm des côtes américaines et du Canada.
Des Bermudes nous ne verrons que Georges Town, magnifique petite ville de 1800 habitants, au style très british, à la nuance prés que la météo est douce et agréable toute l’année (minimum de 18 degrés en janvier, maximum de 27 degrés en aout), et l’eau est turquoise. What else?
48h plus tard, après avoir retrouvé notre super équipier Vianney, changé le ris 1, refait le plein et un petit avitaillement, nous voici repartis vers les Açores, la partie la plus incertaine de la transat.
Ces treize jours de mer se sont bien passés. Du moins du mieux que cela est possible je pense. Être en pleine mer, de surcroit avec des enfants, reste une aventure de chaque instant. Ne pas avoir peur, ne pas faiblir, rester confiant et fort. Le plus angoissant est d’être loin de tout : de la terre, des secours si besoin. Regarder les immenses vagues déferler à l’arrière du bateau en espérant que les prévisions météo sont exactes et ne minimisent pas les dépressions, comme cela arrive parfois. La nuit surtout… Malgré quelques frayeurs (entre 30 et 40 noeuds et 4m50 de houle pendant plus de 2 jours), plusieurs jours de pétole où le temps semblait interminable et les distances parcourues si petites, beaucoup de fatigue (6 + 13 nuits sans dormir beaucoup c’est long), je crois pouvoir dire que tout l’équipage est resté incroyablement soudé. Les journées où la météo était clémente nous avons fait des bricolages et de la cuisine et avons eut la joie de voir de nombreuses fois des dauphins. Vianney a également fait des sessions de gym dans le cockpit avec les enfant, et nous avons aussi fait une soirée déguisée. Mention spéciale pour la veillée de prière au coucher du soleil la veille de l’arrivée. J’en ai encore des frissons.
Lien vidéo : IMG_0128 , IMG_0093 et IMG_0136
Pour ceux qui veulent des détails plus précis de la transat lisez l’article précédent avec notre journal de bord : distances, vent, émotions, vous saurez tout ou presque.
Le 28 mai au matin terre en vue, les côtes des Açores se dessinent au loin… Que d’émotions en voyant la terre se rapprocher… Plus de 2700 miles parcourus ! Nous sommes fiers et fourbus….
Vous pouvez être fiers !…..
Nous sommes admiratifs
Merci pour le récit de la fin de votre transat, pour les magnifiques photos et vidéos. Les enfants auront de merveilleux souvenirs de cette très belle aventure en famille…que de beaux moments partagés, quelle solidarité à bord.
Profitez bien de vos derniers jours de vacances .
Nous serons tous très heureux de vous retrouver
A bientôt
Nous vous envoyons plein de gros bisous
Auteur/autrice
❤️❤️❤️